L'autre jour, au pied du téléport de terre d'abondance, j'aurais dû m’asseoir et vous raconter mon histoire :
« J'avais froid. Mon corps semblait ne pas avoir bougé depuis une éternité. Et ce vide dans ma tête. Où suis-je? Comment suis-je arrivée là? Une lumière brûlante m’éblouissait dès que j'essayais d'ouvrir les yeux. Une voix inconnue me souhaite alors la bienvenue et me demande mon nom. Ocros fut ma réponse, j'avais répondu cela sans même réfléchir, mais pour autant je ne savais pas pourquoi. Sans doute était-ce mon nom.
Chang le Fort m'expliquait plein de choses, et m'invitait à m’entraîner, mais il ne savait ni d’où je venais, ni pourquoi j’étais là. Moi non plus. Rien dans ses propos et rien dans ce que je voyais ne me semblait connu. Je me sentais mal, j’étais terrorisée. Chang me faisait peur, mais je ne savais pas pourquoi.
On m'expliqua que ce camp était un camp où l'on pouvait s’entraîner, que des maîtres allaient me montrer la voie, que le monde était dangereux pour ceux qui ne s’entraînent pas suffisamment. Dès que mes forces furent de retour je commençai mon entraînement.
Cela me semblait à la fois nouveau et connu, je progressais vite, ce monde était petit et sans grand danger. Je rencontrais Bleck et Solw, on s’entraînait ensemble, on s'entraidait. C'est Solw qui me parla du continent, de ses amis là-bas qui pourraient m'accueillir, que peut-être là-bas je retrouverais des choses et des gens que je connaîtrais.
Prenant mon courage à deux mains, je me décidai à partir.
Pyr!
J’étais perdue,je ne reconnaissais rien, il y avait des gens partout, la ville était labyrinthique, dès la sortie de la ville des izams m'attaquaient et mettaient ma vie en danger.
Et les amis de Solw était introuvables. J'avais peur!
M’entraîner, surtout continuer à m’entraîner!
Phileur que je rencontrai pour la première fois voulait m'aider, il me terrorisait malgré sa gentillesse, comme tous les homins en fait.
Un jour, ISE me proposa de me faire visiter le désert, il était si grand et si dangereux, mais elle était si puissante, je me sentais en sécurité à ses cotés. Mais toujours rien qui me fasse remonter le moindre souvenir.
Quand Ise me proposa d'aller voir au-delà du désert, je ne pouvais qu'accepter, il y avait sans doute un endroit où je retrouverai quelqu'un.
La route fut périlleuse, mais la puissance de mon amie nous fit arriver chez les Matis, la ville était belle, les homines sublimes et certains homins ne m'y terrorisait pas, mais là encore rien ni personne ne me rappelait quoi que ce soit.
La route vers les lacs me fit rencontrer Ingfarah, elle était la cheffe d'Ise, elle avait l'air de confiance, et je décidai de la rejoindre pour continuer mon entraînement. Et ce fut le cas, je progressais vite, j'apprenais beaucoup, toujours avec ce sentiment de nouveauté et de déjà vécu en même temps. Je me sentais en sécurité, les Larmes étaient soudées, principalement des homines d'ailleurs.
La guerre, tout le monde commençait à me dire que je commençais à pouvoir faire la guerre, je n'avais jamais tué pourtant, l’idée me rebutait, la peur m'envahissait, je m’entraînais sans relâche, pour me rassurer, pour oublier.
Un jour, je retrouvais les amis de Solw, eux non plus ne m'avaient pas trouvé. Jyrvie! elle était si belle, si gentille et si douce. Elle me comprenait, elle me rassurait, je pouvais lui partager mes peurs, mes doutes, mon histoire vide... Je sentais quelque chose de nouveau en moi, mais je compris tout de suite que c’était elle, Jyrvie, l'amour de ma vie! C’était une évidence, nous allions être une famille, elle serait ma famille, ensemble nous aurions des enfants! Mais elle était homine et mes projections n’étaient pas possibles. Mais mon amour me donnait de la force, de l'assurance, du respect de moi même, je pris un chez moi, j'ai relâché mon entraînement, je me faisais belle, pour elle, mais aussi pour moi-même. Le calme intérieur que j'avais cherché dans les quêtes des sages, je le trouvais en Jyrvie.
C'est le jour où j'ai réalisé que j'avais comme Jyrvie les stigmates d'une grossesse que j'ai décidé de tout faire pour retrouver les miens, je quitterai les larmes et rejoindrai les Fyros et les Kamis, sans doute que j'y trouverais des traces de mon passé, de cet enfant.
J'ai erré, seule, libre, sans savoir où aller, rejoignant les Kamis autant que possible.
C'est là que j'ai rencontré ce Matis si attirant, c'est là que je vous ai rencontrés.
Vous semblez unis, respectés et dignes. En attendant que je retrouve les traces de mon passé, les miens s'ils existent, je serais honorée d’être adoptée par votre famille, de participer à vos quêtes. »
J'aurais alors écouté se que vous aviez à me partager de vous.