Le bonze posait un regard extasié sur les éléments mobiles du Temple de Ma-Duk. Rien ne semblait pouvoir entamer sa transe, il avait l'air paisible.
Khymi le regardait et se sentait l'envier petit à petit. Elle aurait bien aimé ressentir une telle sérénité...
Après la réunion de ce soir, sur l'avant-poste, elle se sentait fatiguée, déboussolée. Si elle avait rejoint son appartement, elle avait vite compris que le sommeil ne viendrait pas vite ce soir.
Reprenant une vêture moins guerrière, la jeune Matis était ressortie dans les rues maintenant désertes de Pyr et avait laissé ses pas la mener vers le Temple.
Elle ressentait de façon évidente, urgente, l'envie de relire les Textes Sacrés. C'étaient eux qui guidait son choix de vie. Sans doute, la puissance des Kamis l'avait-elle menée à ce choix depuis l'Ile de Silan , peut-être même avant !
Les Racines du Savoir le disaient bien, il incombait aux Homins servant les Révélations de Ma-Duk, de se battre pour libérer Atys de la Goo, de libérer les Homins de l'emprise de la fausse déesse et de ses soldats venus d'on ne savait où.
Répandre les Paroles du Grand Géniteur partout où la voix de la Vérité peut être entendue, partout où la fausse croyance tente de s'implanter, était un devoir Sacré.
Avec émotion, elle se rappelait que les Gardes lui avaient fait chèrement payer le fait de trop s'approcher quand elle avait voulu lire les écrits du Temple peu de temps après son arrivée.
Elle avait compris qu'il ne suffisait pas de se dire kamiste pour l'être, qu'il lui faudrait le prouver.
Il lui avait fallu mener un combat long et dangereux pour avoir le pardon puis la bénédiction du Temple de Ma-Duk !
Elle en avait fait le choix. Elle l'avait assumé et l'assumerait, quelques soient les épreuves à subir.
Son honneur était là.
Elle, qui avait renoncé à vivre parmi son peuple, par amour pour Ma-Duk, connaissait le prix du sacrifice.
Cela ne lui donnait ni fierté, ni regret. Elle était fille d'Atys, servante de Ma-Duk, disciple des Kamis et agissait comme telle.
Juste une évidence, comme respirer ou dormir.
La petite Matis se releva, secouant sa jupe des grains de sciure qui s'y accrochaient.
Elle en caressa le tissu...
Oui, sa Guilde aussi avait une place dans son coeur et elle la servirait, tant qu'elle en aurait la force et tant que rien ne lui serait demandée allant à l'inverse de sa Foi.
Mer 21 Avr 2010, 12:30 Skyshot